Quand j’y pense, je me dis que le plastique aurait pu être une des matières les plus durables jamais inventées : solide pendant des dizaines d’années, malléable, imperméable, recyclable (sous certaines formes). Le problème, c’est que quand l’argent est au premier plan, les dérives ne sont souvent jamais loin.
Le fléau du plastique
💡Aujourd’hui, nous produisons environ 380 millions de tonnes de plastique par an, dont au moins 8 millions arrivent dans les océans. Attends, j’ai peur que tu ne réalises pas l’ampleur du volume. 8 millions de tonnes, c’est 8 millions de milliers de kilos, soit 8 milliards de kilos. Ça y est, tu la vois la pollution ?
Avec le plastique, on a réussi à créer de toute pièce l’un des plus gros fléaux environnementaux : une matière hors sol, polluante sur des centaines d’années, indigeste pour nos écosystèmes et issue des entrailles de nos ressources terrestres. Une matière aussi facile à créer qu’à jeter, au cycle de vie parfaitement dramatique tant sa durée d’utilisation est courte, et ses effets sur l’environnement dramatiques.
Du plastique, enfin, appelons un chat un chat, du pétrole, il y a en a même où on n’y pense pas. Sur les cartes postales des hauts sommets montagneux de France, nous ne les voyons pas, pourtant il est bien là : dans la neige au blanc éclatant, dans le bleu turquoise des plages paradisiaques Caribéennes, dans l’eau en bouteille, les microbilles des gommages et des déodorants, les vêtements en fibres synthétique, meubles, objets de cuisine, collants, les gélules…partout autour de nous, il est là.
Le plastique est tellement omniprésent dans notre quotidien qu’il nous est même difficile d’imaginer un monde sans lui. Pourtant, son utilisation de masse ne remonte qu’aux années 1950 ! Cela signifie que certains d’entre nous ont encore les souvenirs d’un monde sans plastique. Comme je les envie. Et puis, tout est allé très vite, incontrôlable. De 1 million de tonnes en 1950, nous en fabriquons, 68 ans après, plus de 380 millions de tonnes. Pardon : 380 milliards de kilos. Et tout ce plastique ne disparaît pas comme par magie.
♻️ Le mythe du recyclage
Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Au mieux, il est collecté, trié (⚠️moins de 10% des déchets plastiques sont recyclés), incinérés ou mis en décharge. Coucou particules fines, composés polluants et risques de pollution des eaux. Au pire, il est jeté dans la nature, et/ou rejoignent les océans, se décomposent en micro-plastiques confondus par les animaux marine avec le phytoplancton, et finissent dans l’estomac de la faune sous-marine, jusqu’aux poissons que nous mangeons. Retour à l’envoyeur.
Une chouette infographie sur le sujet, pour mieux visualiser le problème.
Pollution plastique : ce que tu peux faire à ton échelle
Bon, maintenant qu’on a conscience, du problème…comment agir ? Voici quelques astuces pour limiter le plastique dans votre vie et protéger votre santé et l’environnement. On commence par la base, avec les 3 R :
❌ Refuser
Refuse les objets qui contiennent du plastique. Même si tu ne peux pas TOUT éviter, essaye au moins de dire non au plastique inutile et/ou dangereux pour la santé : dentifrice, gommages, emballages, film alimentaire, couverts, accessoires de cuisine, vêtements neufs en fibres synthétiques, bouteilles d’eau, boissons embouteillées dans du plastique, tout ce qui est jetable, etc.
📉 Réduire
Dans tous les domaines, le plus écologique, c’est d’abord la sobriété ! Lorsque vous vous retrouvez devant l’achat d’un objet plastique, posez-vous avant tout la question : est-ce que j’en ai vraiment besoin ? Comme Coluche le disait : « et dire qu’il suffirait qu’on achète pas pour que ça se vende pas ». Le développement exponentiel du plastique répond à entre autre à une demande des consommateurs. Réduire notre consommation, c’est court-circuiter cette croissance. Sans argent, pas de fabrication, c’est aussi simple que ça. Et si vous avez vraiment un besoin, préférez le seconde main !
💡Réutiliser
Choisis le durable plutôt que le jetable et/ou fragile. Bois, inox, laiton, etc. : favorise les matières durables et solides.
En plus d’être écologique et meilleur pour la santé, ce sera aussi bon pour ton portefeuille !
Quelques autres astuces faciles à mettre en place quand on débute dans le domaine de la réduction du plastique :
- Passe au vrac. Facteur majeur de l’augmentation exponentielle de l’usage du plastique, les emballages sont les premiers à bannir. Préférez l’achat de produits bruts en cuisine, et de vrac solide en cosmétiques, toujours dans des sachets en tissus.
- Sois toujours prêt·e·s. Garde un tupperware sur toi, ainsi que un ou deux sachets en tissus, pour tes repas à emporter, des courses de dernière minute ou un grignotage !
- Renseigne-toi. Certains objets contiennent du plastique sans que nous le sachions. Pour mieux éviter le plastique, renseignons-nous sur les objets qui nous entourent. Parmi les objets contenant du plastique caché, on trouve :
- Les gobelets en carton : lors de sa fabrication, une fine couche de plastique polyéthylène est collée au carton afin d’assurer l’étanchéité du gobelet et éviter que la boisson ne coule.
- Les paillettes
- Les filtres de cigarettes
- Les sachets de thé en nylon
- Les lentilles de contact
- …et beaucoup d’autres !
Côté sacs plastiques, je te ferais bien tout un topo sur l’utilisation des sacs compostables ou bio-dégradables, mais cet article serait peut être un peu long. Je me contenterai donc de te dire que près d’un milliard de personnes souffrent de la faim sur terre. Alors ce serait chouette d’éviter de fabriquer des trucs jetables avec de la nourriture (du maïs, en l’occurence). Le réutilisable est toujours plus écologique que le jetable, même recyclable, même compostable. Pensons-y !
Bon…maintenant que tout ça est dit, j’aimerais quand même que toi et moi, nous fassions un petit pas de côté.
Si nous avons un problème de plastique, le problème au fond, ce n’est pas le plastique. Le véritable problème, c’est l’ère du jetable, de l’insignifiance, de l’inconscience dans laquelle nous nous trouvons. Cette ère du gaspillage qui a su transformer notre regard sur l’essentiel. Le plastique est le symptôme le plus criant de notre culture du superficiel et de l’inutile. Ce n’est pas un confort, c’est une menace, une arme de pollution et de destruction massive. Aussi dangereux pour la biodiversité, que pour notre santé. Il est temps de lui dire au revoir 👋🏼
💬 Bonjour Darling ne souhaite pas participer à la culpabilisation écologique. Réalise les actions proposées dans les articles « Green« seulement si tu en as les moyens (physiquement, économiquement, géographiquement, etc.). Tu ne peux pas ? Ce n’est pas la fin du monde, l’avenir de l’humanité ne repose pas QUE sur nos choix en tant qu’individus (les problèmes souvent systémiques et politiques). L’objectif n’est pas d’être parfait·e (ce n’est pas possible), mais de faire de son mieux #JeFaisAuMieux🌱