Ce sujet qui a commencé par intriguer puis déchaîner les foudres pour finalement petit à petit être « intégré ». Dans la famille des nouveaux métiers nés avec Internet vous avez l’influenceur. Dans cette case, tu as plein de catégories : blogueur, l’intagrameur, youtubeur… Et dans ces catégories, tu as des sous-catégories : beauté, mode, lifestyle…
Même si ces nouveaux métiers font souvent sourire, ils n’en restent pas moins des acteurs incontournables. Mais combien de temps ça va durer ?… Pour le moment les Influenceurs sont bien là, et même si on n’aime pas ce terme pour préférer celui de « créateur de contenu », c’est celui qui les définis. 

Et moi… Et bien moi, je suis une influenceuse : 50 % instagrameuse, 48 % blogueuse (même si mon coeur est mon blog), 2 % youtubeuse dans la catégorie : Lifestyle, car je parle de tout et aujourd’hui je vais essayer de répondre à vos questions sur mon activité.

Le commencement :

Mon cursus

BAC Scientifique (Lycée Lous Barthou – Pau)
MANAA en Arts Appliqués (ESMA – Montpellier)
BTS communication visuelle option multimédia (ESMA – Montpellier)
BAC+3 Design Graphique en alternance (Campus de Bissy – JMCazes Sélection – Bordeaux).

Ma vie professionnelle :

Après les jobs d’étudiants, mon premier emploi fut mon alternance, j’avais alors 20 ans, j’arrivais à Bordeaux. J’ai ensuite décroché mon premier CDI dés la sortie de mes études chez Apple où je travaillais principalement au service téchnique. J’y ai passé 1 an et demi puis j’ai travaillé 2 ans et demi en tant que chargée de production dans l’e-mailing.

Comment le blog a-t-il commencé à me rémunérer ?

J’ai commencé mon blog en décembre 2011. Je ne pensais pas une seconde vivre de cette activité. Je publiais mes dessins, car je manquais de créativité dans mon travail. Mais mine de rien, tout est allé très vite, j’ai fait mon premier post sponsorisé en mars 2012 et mon premier gros budget était un commande d’illustration pour une grande marque d’Hightech, mais même la, je ne pensais pas une seconde en vivre. J’ai créé mon statut d’auto-entrepreneur avec comme activité « blogueur professionnel ». Et oui ! Le statut était déjà dispo.

J’ai continué à faire quelques posts sponsorisés, mais rien de pertinent. Tout s’est accéléré avec les DIY. Je créé beaucoup de contenus qui n’était pas visible sur mon blog, principalement pour une grande enseigne de loisir créatif. Puis j’ai sorti deux livres… À ce moment la, je postais 3 articles par semaine, j’avais beaucoup de missions et mon boulot à 39h/semaines. J’ai dû faire un choix, et ce choix, je les fais à Londres lors d’un court séjour et le jour de mes 26 ans je posais ma démission pour me lancer à mon compte.

Au début, j’ai voulu m’assurer mes arrières en créant en même temps l’Atelier Bonjour Darling, une agence de création graphique et de contenu. J’ai continué à créer du contenu souvent signé Bonjour Darling mais je n’avais pas toujours pour obligation de les relayer sur mon blog et mes réseaux. J’ai travaillé pour des marques de jeans, de mode, de grandes enseignes, des événements sportifs ou encore, j’ai créé de recettes pour de la grande distribution, etc. Le tout, tout en continuant mon activité de blogueuse et en la développant à Instagram.

Cette activité d’  « influenceur » génère un revenu grâce aux posts sponsorisés ou droits d’images. Je n’ai jamais réussi à prendre le temps de vraiment m’impliquer dans l’affiliation même si j’ai accepté mon premier code et donc revenu lié à vos ventes avec Les Secrets de Loly.

Pour résumer, je gagne ma vie :

En créant du contenu sponsorisé sur le blog ou mes réseaux sociaux : 

Je suis légalement obligée d’identifier ces publications, c’est pourquoi vous retrouverez toujours :

  • Sur le blog : La mention « Article sponsorisé »
  • Sur Instagram : Le hashtag #ad ou #sponsorisé que ce soit sur les posts ou les stories.
  • Sur mes autres réseaux : Ils sont beaucoup moins sujets à être sponsorisés mais les mentions sont les mêmes que sur Instagram si c’est le cas.

Lorsqu’une marque me rémunère elle me permet aussi de créer du contenu de meilleure qualité en me permettant d’embaucher à mon tour des photographes ou vidéastes pour travailler avec moi. Mais aussi pour acheter du matériel, louer des lieux, etc. Ce qui me permet de réaliser un contenu de plus en plus professionnel mais aussi de passer plus de temps à travailler ces contenus. Par exemple, j’ai pu vous proposer les illustrations animées sur mon compte Instagram.

En créant du contenu pour les marques et leurs réseaux : 

Je ne suis pas toujours tenue de vous relayer l’information. Si oui alors vous retrouverez les mentions mentionnées dans l’alinéa précédent sinon il m’arrive de les partager simplement, car j’aime le contenu que j’ai réalisé. Je le partage donc sans être rémunéré et donc sans mention.

En utilisant mon image :

Comme tout le monde, l’utilisation de mon image n’est pas autorisée sans que j’en donne l’autorisation. Si des marques souhaitent que j’apparaisse dans leur contenu, mon droit à l’image peut être soumis à facturation. C’est tout de même une prestation que je fais très peu.

En faisant de l’affiliation :

C’est le cas avec les Secrets de Loly, je touche un pourcentage sur les ventes générées par mon code promo. C’est la première fois que j’en ai un et je trouve ça très interessant pour la marque comme pour moi. Sachez que ce n’est pas mirobolant mais ça va me permettre de racheter ma routine pour (enfin) vous proposer une vidéo sur l’entretien des boucles par exemple.

Comment je choisis mes collaborations rémunérées ?

En général les agences me connaissent de mieux en mieux et me proposent de moins en moins de produits qui ne me correspondent vraiment pas. J’accepte vraiment en fonction de ce que j’aime et qui me tient à cœur. J’ai mis du temps à vraiment pouvoir vivre de mon blog, car j’ai toujours tenu à respecter ce principe. Je n’accepte que des produits que je valide. Il m’est déjà arrivé d’annuler des collaborations. Je pense que ce n’est ni négatif pour moi ou pour la marque, au contraire. Vous savez que lorsque je vous parle d’un produit ça me tient à cœur. Donc, pour la marque, si je n’ai pas parlé de son produit à ce moment la, c’est pour peut-être mieux parler d’un autre modèle dans le futur.

Je sais aussi que j’accepte certaines collaborations qui ne correspondent pas à l’éthique de certains de mes abonnés mais nous avons tous nos valeurs, expériences ou autre et j’essaye au maximum d’être fidèle aux miennes.

Mon contenu, est-il contrôlé ?

Je pense avoir une certaine pâte dans mes contenus, les marques viennent vers moi souvent pour elle. J’ai longtemps créé du contenu sans avoir à le faire valider par les marques, elles me faisaient confiance. Avec le développement de l’activité, la mise en place de contrats, etc. Mon contenu est de plus en plus validé avant publication, mais j’ai rarement dû le modifier. Cependant, si c’est le cas, je n’accepte pas de m’éloigner quoi qu’il arrive de mes valeurs.

Pour les partenariats :

Je reçois beaucoup de produits à tester. J’ai avec mes partenariats la même démarche qu’avec mes posts rémunérés à la seule variante : je ne m’engage à aucune publication. Si le produit me plaît ou que j’ai un coup de cœur, il peut m’arriver d’en parler au même titre qu’un produit que je vais acheter.
Je demande cependant désormais à être le plus possible informée des envois pour de suite faire un premier tri et ne pas recevoir des produits dont je sais d’avance que je ne vous parlerai jamais ou que je ne porterai pas.
Recevoir plein de produits ça fait rêver, au début, mais comme j’aime bien le dire avec un peu d’humour : « mon proprio n’accepte pas que je paye mon loyer en produits de beauté ou voyage malheureusement ».

Pour conclure :

Que je sois payée ou non rien ne change vraiment pour moi. J’ai toujours partagé des produits que j’aime et avec sincérité. Je ne souhaite pas parler de tarif ni de mon salaire ici, car je pense qu’ils intéressent plus les personnes qui ne sont pas bienveillantes, mais surtout qu’il y a énormément de choses qui rentrent en compte. N’oubliez cependant pas que, si vous regardez la proportion, seulement 5 % de mon contenu est sponsorisé chaque mois. 95 % de mon contenu est créé gratuitement.

Vos questions :

Tu aimes ce que tu fais ?

Bien sûr. J’ai l’immense chance de m’être créée un job sur-mesure. Comme tout le monde il y a des moments où je doute, mais ça me permet de me remettre en question pour continuer à avancer. Je crée et c’est ce que j’aime.

Combien de temps travailles-tu par jour ?

Beaucoup. Je suis une lève tôt, donc je commence tôt (7h) puis je suis capable de bosser jusqu’à 23h. Après je peux me faire mon emploi du temps, aller faire mon sport à 10h, une sieste de 20 minutes à 14h, procrastiner en faisant des stories mais mis bout à bout… Le 35h semaine c’est seulement pendant les vacances. J’essaye de m’obliger à avoir un jour de repos par semaine mais je lève juste le pied le week-end mais j’arrête rarement de travailler.
Par contre j’ai pris la décision il y a quelques mois de prendre une semaine de vacances par an, sans téléphone, réseaux…
Je ne suis pas à plaindre et je ne regrette pas mes choix, mais c’est un investissement du quotidien. Je suis un entrepreneur.

Que fais-tu comme job ?

Sur le papier, je suis gérante de société. Si je dois définir mon job c’est créatrice de contenu sur blog ou réseaux sociaux, mais je ne suis pas contre m’ajouter prochainement une nouvelle casquette…

Qu’est ce que ton job t’apporte ?

Beaucoup de choses, il m’a permis de m’accepter, de grandir, d’apprendre énormément, de me remettre en question, de partager énormément, etc. Je fais les photos, le graphisme, j’écris mes posts et articles, je gère la comptabilité, mes contrats, les négociations, la relation clients… J’ai aussi fait des erreurs, mais j’apprends toujours de celles-ci. Quoi qu’il arrive, c’est une expérience tellement enrichissante. J’ai aussi fait de choses que, je pense, je n’aurais jamais fait sans ça : aller au Festival de Cannes, prendre l’hélicoptère pendant le tour de France, faire un safari dans le désert…

Depuis quand arrives tu à en vivre ?

Je suis à mon compte depuis 4 ans.

Arrives-tu as faire la part des choses entre vie perso et pro ?

C’est toujours assez délicat, mais on apprend au jour le jour. J’avoue tenir à ma vie privée et de plus en avoir envie de faire la part des choses.

Ton boulot semble laisser du temps libre. Vrai ou faux ?

Vrai et faux. En fait ça me permet d’adapter mon emploi du temps. Lorsque beaucoup travail, j’en profite pour aller faire mes rendez-vous, mon sport, mes achats… Donc oui lorsque toi, tu travailles souvent, tu as l’impression que moi je chill. Mais dans le fond, je bosse quasiment 7j/7 et de très tôt à très tard. Je peux aussi travailler de partout ce qui me permet de bouger comme je le souhaite. Puis si je n’ai pas d’obligation et que j’ai la flemme le vendredi, je lève le pied, mais par contre le dimanche, je vais bosser. Ca a ses avantages, mais aussi pas mal d’inconvénients qu’on découvre à la longue.

Comment organises-tu ta semaine et les mois à venir ?

Souvent, tout est à la dernière minute donc il faut être flexible, mais je me laisse surtout porter tout en me fixant des challenges. C’est un peu comme le sport finalement.

Est-ce toujours les marques qui viennent à toi ?
Je touche du bois, mais pour le moment oui.

Et si ça s’arrêtait ?

… Ce serait une belle opportunité pour rebondir à nouveau et me servir de tout ce que j’ai appris grâce à cette expérience.

 

Vie privée, vie perso :

Les réseaux s’immiscent de plus en plus dans nos quotidiens. Paradoxalement, mes réseaux ont toujours illustré ma vie « Bonjour Darling ». J’ai appris à faire la part des choses. J’ai beaucoup partagé, même trop partagé puis petit à petit je trouve la limite entre ces deux vies.
Même si je partage beaucoup en instastory, vous ne voyez que ce qui touche à mon activité. Je ne partage pas mes sorties, mes moments personnels. En 2 minutes par jour, on a souvent l’impression de tout connaitre de la personne mais n’oubliez pas qu’il me reste 1438 minutes à moi. On ne vous montre que ce qu’on veut bien vous montrer.
Je tiens énormément à ma vie privée et je tiens de plus en plus à la protéger. C’est aussi la raison pour laquelle vous ne voyez que moi 99% du temps et que les personnes tierces sont souvent des personnes du monde de l’influence.

Au-delà de ça, j’ai la volonté d’apprendre ou réapprendre à profiter sans me sentir obligée de figer chaque moment. Je pense que ce sujet nous concerne tous et ne se limite pas aux influenceurs. On n’est pas obligé de le photographier, le mettre en story pour que le moment soit réel. Apprendre à profiter d’un coucher de soleil simplement c’est pas mal.