Depuis quelques années, le modèle des grandes surfaces est de plus en plus remis en question. En plus d’être à l’origine de gigantesques zones commerciales qui défigurent la périphérie des villes et vident les centres-ville de leurs commerces, les supermarchés mènent aussi une politique de prix destructrice pour les agriculteurs. Au-delà de ces faits avérés, il y a aussi une question de ressenti. Parce que je ne sais pas toi, mais moi, passer du temps dans une grande surface , ça me rend malade. Entre les néons blancs, la musique entrecoupées les pub à gogo, les rayons à perte de vue dans lesquels tu perds un temps fou, le nombre incroyable de produits que tu passes de longues minutes à comparer et l’absence d’interaction humaine autre qu’avec la personne qui râle derrière toi à la caisse…à l’aide ! C’est vraiment ça, le prix de la modernité ? Merci, mais non merci.
Heureusement, des alternatives à ce modèle existent et la journaliste suisse Leïla Rölli (En Vert Et Contre Tout) propose de les soutenir à travers le défi Février Sans Supermarché. Une initiative qui, pour sa 4ème édition, nous invite à repenser notre manière de consommer pour encourager un autre modèle économique, social et agricole. Si toi aussi tu as envie de te lancer, voici nos astuces pour réussir ce défi et peut-être même modifier sur le long terme ta manière de faire les courses.
Soutenir les commerces locaux
Le défi Février Sans Supermarché, ce n’est pas vraiment un boycott. Au contraire, c’est plutôt une manière d’encourager les commerces indépendants, de remettre de la vie dans les épiceries de quartier et les marchés, de soutenir des petits producteurs et de mettre à l’honneur une alimentation locale et de saison. D’ailleurs, le mois de février n’a pas été choisi au hasard : c’est un des mois les plus compliqués pour les petits commerçants, après les dépenses des fêtes et les soldes d’hiver.
Bien sûr, c’est aussi une façon de passer un message fort aux grandes surfaces, pour leur faire comprendre que les consommateurs sont de moins en moins d’accord avec leurs pratiques : produits sur-emballés, aliments qui viennent du bout du monde ainsi, modèle économique qui étouffe les producteurs et les commerces de proximité, etc.
Quelles alternatives au supermarché ?
Un supermarché, c’est un magasin d’une grande surface (généralement entre 400 et 2 500 m²) qui vend un assortiment de produits, majoritairement alimentaires, en libre-service. Pour coller aux valeurs de ce défi, on élargira cette définition aux franchises, type Carrefour ou Franprix, qui remplacent un peu partout les épiceries indépendantes et fonctionnent de la même manière que les grandes surfaces (produits qui viennent de loin, sur-remballage, pression sur les agriculteurs, etc.).
Bon, du coup, on fait ses courses où pendant ce mois sans supermarché ? Pas de panique, il y a de plusieurs alternatives :
Boulanger, boucher, fromager et autres épiciers qui vendent des produits du coin, font vivre les centre-ville et animent les quartiers. On peut aussi faire rentrer dans cette catégorie les enseignes, comme Biocoop, qui revendent des produits locaux.
🥕 Les marchés
En plus d’être des endroits agréables pour leur ambiance, on y trouve des produits très variés, l’occasion de faire le plein pour plusieurs jours. Le mieux étant d’essayer de privilégier les producteurs locaux, plutôt que les revendeurs.
Dont on peut acheter les produits en direct sur l’exploitation, via une AMAP, un Drive Fermier, un magasin de producteur ou encore grâce à des initiatives comme La Ruche Qui Dit Oui.
💸 Et côté argent ?
En théorie, tu imagines sûrement que ça coûte plus cher de se passer de supermarchés. Mais dans les faits, pas vraiment ! De nombreux témoignages montrent que, loin du marketing des grandes surfaces, on achète moins et surtout moins de choses inutiles.
De même, on a tendance à privilégier le vrac et le zéro-emballage pendant ce défi (des légumes sans plastique au marché, une portion de fromage chez le fromager, des pâtes en vrac à l’épicerie bio du coin, etc.). Or, écologie rime souvent avec économie ! Alors oui, il te faudra sûrement investir dans quelques bocaux et passer plus de temps en cuisine, mais ça ne te coûtera pas plus cher qu’avant. Au contraire, tu feras même des économie sur le moyen terme.
💡 Se passer de supermarché revient à consommer majoritairement local et en circuit court. Pour mieux comprendre les avantages de cette façon de consommer, mais aussi avoir de nombreux liens pour faire tes courses ailleurs que dans les grandes surfaces, tu peux jeter un oeil à l’article « Manger local, de saison et en circuit court » . Pour les Bordelais·e·s, on a également regroupe les les bonnes adresses où acheter en circuit court à Bordeaux.
Quelques astuces
👀 Faire du repérage
Commence par lister les commerces dont tu vas avoir besoin. Pour cela, tu peux décomposer les différents rayons du supermarché : fruits & légumes, boulangerie, épicerie, frais, boissons, boucherie, etc. Repère ensuite les commerçants proches de chez toi qui vendent ce dont tu auras besoin (sur internet, en faisant un tour du quartier ou en demandant à tes voisins). Regarde également les dates et horaires des marchés autour de chez toi.
📲 Rejoindre un groupe Facebook
Pour accompagner un maximum de personnes dans ce défi, des groupes Facebook régionaux comme Aquitaine sans supermarché ont été mis en place (France, Belgique et Suisse). Ils sont des lieux d’échange, tu peux donc solliciter l’aide d’autres membres, y partager des conseils, des bonnes adresses ou même des recettes.
📝 S’organiser
Changer ses habitudes, ce n’est pas forcément évident, alors mieux vaut s’organiser. Pour ça, il n’y a pas de règle à suivre, il faut juste trouver le systèmes qui te correspond le mieux : commander en ligne et se faire livrer, acheter tout ce dont on a besoin pour la semaine au marché, faire un détour après le boulot pour te dépanner ou encore établir des menus à l’avance.
🙏🏼 Faire de son mieux
Chacun fait en fonction de ses possibilités, en essayant de relever le défi à son niveau. Pour certain·e·s il s’agira d’aller régulièrement à la boulangerie ou au marché, pour d’autre de s’inscrire à une AMAP. Le plus important, c’est de faire un premier pas. De même, ce n’est pas la fin du monde si tu vas acheter du PQ chez Auchan ou si tu te dépannes chez Carrefour un soir, l’idée étant d’éviter les supermarchés quand tu peux.
Et après ?
Février Sans Supermarché, c’est l’occasion de prendre de nouvelles habitudes de consommation. Mais puisque c’est si bon pour l’économie locale et pour la planète et pour ton porte-monnaie pourquoi te limiter à un mois seulement ? Maintenant que le plus dur est fait (se renseigner, s’organiser, prendre un nouveau rythme), autant continuer le reste de l’année ! Bien sûr, il ne s’agit pas de bannir à 100% la grande distribution, mais plutôt de continuer à favoriser les alternatives dès que c’est possible.
Bonjour Ariane, je comprends tout à fait le concept et je l’applique que maximum mais … je vais chez le maraîcher à côté de chez moi, chez le boucher quand j’en ai besoin mais il me reste un problème de taille : j’adore les yaourts … et pour ça… à part mon petit Monoprix. Je n’ai pas trouvé de solution alternative. Une idée ?
Merci d’avance
Bonjour Claire,
Pour les yaourts il y a plein de solutions : Fromagerie, épicerie bio, AMAP, ruche qui dit oui…
Bonjour Claire,
Comme l’a très bien dit Anne-Laure, tu as plein de solutions (enfin, ça dépend sûrement de l’endroit où tu habites, mais dans les villes il y en a). Et j’en profite pour préciser que ce n’est pas grave si tu ne boycott pas les grandes surfaces à 100%, ce n’est pas la peine de se mettre une énorme pression pour faire ça « parfaitement ». Disons qu’il faut mieux 10 millions de personnes qui font ce défi à moitié que 10 personnes qui le font totalement 😉