Depuis trois jours je veux vous raconter cette histoire… Mais je ne sais pas par quoi commencer… Alors je me lance ! Désolée si c’est décousu… Désolée s’il y a des oublies… Mais voici l’histoire de mon tout premier marathon !

Préparation du marathon

Tout à commencer il y a un peu plus d’un an ! Un an et trois semaines. J’étais en pleine préparation de mon second semi-marathon de Bordeaux et les Bananes de Guadeloupe et Martinique me proposaient de rejoindre leur équipe pour courir le Marathon de Paris 2016 ! Je n’étais pas prête, car je n’avais pas fait de préparation mais surtout car moi je n’étais pas prête… Mais j’étais intéressée ! Pour l’an prochain ! Pour 2017 ! Cap !

Quelques mois plus tard, les Bananes ne m’avaient pas oublié et moi non plus ! Je m’inscrivais à mon premier marathon !
Un pause running en décembre et c’était parti ! En janvier je commençais ma préparation. Trois sorties par semaine, en plein hiver. La pluie, le froid mais surtout beaucoup de plaisir. A chaque sortie je me sens plus à l’aise. J’aime courir, j’en avais douté, mais aujourd’hui c’est sûr… J’aime tellement courir !
J’ai vécu cette préparation seule. J’en avais besoin. Ce tête à tête avec moi-même lors des centaines de kilomètres parcourus. Ce besoin de se dépasser mais seule. Courir longtemps ne me faisait plus peur, même 2h45… Je m’éclatais ! 
Je me suis découverte différemment. Loin de l’envie de challenge « perf », loin de l’envie de le faire pour les autres même si ça c’est toujours un peu dur. Une préparation riche en découverte et en « leçon ». Le petit chien fou qui avait couru son premier semi-marathon il y a deux ans s’est drôlement assagi. C’est peut-être pour ça que je me sentais vraiment enfin prête pour les 42,195  km !

12 semaines j’ai :
– Fait tourner mon quotidien au tour de cette préparation… Car ça prend beaucoup de temps.
– Été blessée la semaine du Semi-Marathon de Paris et appris à lever le pied et identifier ce qui me faisait du mal.
– Du changer de chaussures 5 semaines avant le Marathon suite à un début de périostite. Je les ai toutes testé… Ce sera les chaussures de mon premier semi qui m’accompagneront (un signe ?)
– Appris à vraiment prendre soin de moi, en mangeant suffisamment, en allant voir le médecin quand il fallait, en me massant mais aussi en faisant moins de sport pour ne pas me faire mal. Pause du crossfit sur les dernières semaines. Focus sur mon objectif… On arrête de s’éparpiller.
– Appris demander l’aide de mes proches. Pour m’accompagner 30min, pour m’aider le Jour J, pour avoir leurs conseils mais surtout leur soutien. Puis vous ! Mes abonnés, lecteurs. Par vos mots, vos posts, votre pêche… Ce marathon je l’ai vécu de A à Z avec énormément de partage…

Après 11 semaines d’entraînement il était temps de lever le pied ! La semaine du marathon était la !
Le lundi… Coup de stress, petite peur, j’ai besoin d’être rassurée. Je ne sais pas pourquoi. Je ne doute pas mais juste un petit coup de pression. Mais tout le monde est la ! Et mardi je vais courir avec une amie… Tout va mieux ! Je cours 1h en papotant et je me sens bien !
Mais le mercredi je me réveille… malade ! Une surprise pour aucune de mes amies. Je suis malade avant toutes mes courses. Mais la j’ai 4 jours pour me soigner ! Nez qui coule, angine… Bref je suis pas bien mais la motivation ne retombe pas et jeudi… Je pars pour Paris.
Une nuit dans ma magnifique chambre du Novotel Suite Porte de Versailles, je me réveille un peu mieux mais ça va je suis à deux pas du Salon du Running !
C’est la que tout commence ! Le salon, retrouver les copains pour aller retirer mon dossard ! Le folklore du Marathon commence ! On se promène avec Christelle et Mehdi, je m’entraine même au jeté de bouteille ! Et oui ! Je bois, je cours, je trie ! Ariane est là !
Oui, Ariane ! C’est avec elle que j’ai pris le départ de Valmorel, du semi de Paris… Avec elle que je vis plein de choses depuis un an et avec elle que je vis mon Marathon depuis le début et avec elle que vous alliez le vivre sur l’instagram de Purefood et moi-aussi ! Donc c’était avec elle que je devait retirer mon dossard.
On l’a ! Un coucou à Marine Leleu, Mathilde Drg, Anita et bien sur… On pose sur le stand des Bananes de Guadeloupe et Martinique !
Deux rendez-vous dans le coeur de Paris et je retourne dormir au Novotel Suite Porte de Versailles ! Et oui… Je suis toujours malade !

Le marathon de Paris

Samedi… J-1… Mission : bien manger, ne pas trop marcher et rester calme.
Bain, massage, le matin. Repas avec Pauline le midi. Après-midi avec Ariane et sa famille pour élaborer le plan de course… En fin de soirée on se pause dans notre Airbnb à 5min du départ. On retrouve Laurence qui va aussi prendre le départ. Soirée pâtes devant The Voice et au lit ! Demain… On court !

Dimanche… J-J ! Réveil à 6h. On petit-déjeune de suite. Le départ est à 9h15 ! Il faut manger 3h avant.
Pâtes, oeufs, banane pour moi. Un peu d’eau. Ils annoncent chaud… 26 !
On s’habille, prépare tout. Un pipi… Deux… On y va !
On retrouve A2 running à 8h pour une photo de groupe… Le temps passe vite ! 8h30 on rentre dans le SAS. La musique me détend et Ariane est la donc ça va. 9h10 elle part et moi j’avance ! J’ai déjà chaud au visage. Je me cache derrière les mecs grands… Oui car il y a beaucoup d’hommes ! On est que 26% de femme !

3… 2… 1… Go ! J’y suis punaise !

C’est beau ! Il y a tellement de monde ! L’arc de Triomphe ! Punaise j’y suis ! Haaaaa ! Mais doucement ! Pas de folie au début !

Il fait chaud… De suite on cherche tous l’ombre et on est tous sur la gauche.

5è km : Mais je ne vois pas le ravitaillement… J’ai soif mais toujours le smile… Ouf l’eau est au 6è. Je bois et je me mouille la tête, je me rappelle les conseils d’Anne en cas de chaleur.
Entre temps, beaucoup d’encouragements, certains personnalisés qui me boostent tellement !

10è km : Je souffre déjà de la soif ! Mince mais j’ai bu à 6 ! J’aurais du garder la bouteille ! Toujours pas d’eau ! Elle arrive à 12 !

15è km : Ça ne va vraiment pas, je ne gère pas mon ravitaillement surtout en eau… Il fait plus de 26 degrés ! Je ne suis pas habituée. Je commence à avoir peur… Pas peur de ne pas finir, je n’ai jamais douté de ça. Mais de marcher ! Je ne voulais pas marcher ! Je me ravitaille et la… je marche !
Je m’énerve mais je me reprends de suite. J’envoie un message à Ariane pour savoir si elle peut s’avancer et surtout pour lui dire que j’ai soif et que j’ai besoin de son aide. Elle devait me retrouver au 26è mais sera la au 25. J’écris aussi à Anne « Cha d ». Je m’en veux et je ne veux pas la décevoir alors je reprends.

Jusqu’au 25è ce fut dur ! J’ai pensé à toutes ces raisons pour lesquelles je voulais faire cette course et toutes celles qui me motivent au quotidien :
– Mes proches : Tous les gens qui me soutiennent, en prenant mon téléphone pour écrire à Ariane… Plus de 50 textos m’attendaient déjà ! Quoi qu’il arrive, ils sont déjà tellement fière de moi.
– Mes revanches : Les mots durs qu’on a pu me dire par le passé. « Tu n’arriveras à rien dans la vie », « C’est la copie d’une illettrée », « Tu ne seras jamais jolie comme ça, c’est une question de génétique »…
– Moi : Car je sais que je peux le faire, que je ne laisserai pas tomber. Que oui j’ai marché ! Je marcherai encore, c’est sur mais je vais me reprendre et le finir ! Peu importe le temps.
– Les pêches : Oui, vous… #MoveYour ! Car je vous lis chaque jour, je vous aime chaque jour et pour vous, je ne voulais pas laisser tomber ! Car ce que je vous dis je le pense et je me devais de me le dire ! Que si on croit en soi on peut aller loin ! On peut aller au de la de 42,195km ! Car je m’y suis préparée et que même si je marche je le finirai ! Même si on estime que mon temps n’est pas assez « instagramable » je m’en fiche, je ne m’arrêterai pas.

24… Je sais qu’Ariane est proche. C’est pour le moment mon obsession. J’ai enlevé mes écouteurs depuis 3 km et j’attends de la retrouver pour lui passer mon téléphone. Je veux être seule avec ma course et elle et ceux qui sont la.
Je la vois ! Avec son papa. Je suis super émue. Mais ils sont la et je suis tellement heureuse… Ma course redémarre vraiment la. Je ne pense plus à rien.
On marche… On court… Elle me booste… Punaise heureusement qu’elle est la, que c’est elle aussi… Bref. Elle me rassure aussi, quand je marche, car on va pas se mentir, ça m’énerve et il y a aussi l’image. Je n’ai pas envie qu’on pense du mal de ma préparation, qu’on pense du mal de moi… Encore ce sentiment de courir pour l’image qu’on renvoie ! Mais ça passe très vite ! L’idée revient 2 ou 3 fois mais très vite je lui donne un coup de pied aux fesses avec l’aide d’Ariane ! Définitivement ! Je cours pour moi ! Plus pour les autres !

30è ! Le mur ! Bon vous vous en doutez… Je l’ai pas ! Bah oui j’ai pas mal déjà marché.
Hugo le frère d’Ariane nous retrouve ! Youhou ! J’ai adoré sa compagnie ! Tellement ! Il s’y connait en athlétisme, alors il commente ma foulée, mon souffle, ça m’intéresse et me motive. Je pense et je me dis que j’ai envie d’apprendre à mieux courir.
Ah et je vous ai pas dit ! Depuis le 15è kilomètre c’est concours de T-shirt mouillé pour moi ! Je prends le temps de passer sous toutes les lances à incendie des pompiers pour me rafraîchir.

32é… « Allez Anne-Laure et Ariane ! » ! On est trop touchées !
On profite de la course à 3. Ils s’occupent de me donner à boire et manger. Je commence à me sentir mieux et j’ai même la force de chanter l’Aviron Bayonnais au détour d’une bandas.

35è, on commence à arriver dans le bois de Boulogne c’est la que c’est dur… Dernière boucle je commence à avoir les jambes et surtout les fesses qui me font mal mais mes alliés me boostent tellement. On continue… Je marche… Je cours… Je vois le 4h30 passer… C’est le temps dont je rêvais… Mais je finirai !

40è, je craque ! Ma montre n’est pas synchro avec le kilométrage de la course depuis le début… Alors au 10è ça m’a énervé mais la ça me rend folle ! Folle de voir 40,8 alors que je suis à 40 ! C’est bête mais j’ai l’impression que le moindre mètre compte alors j’ai pas besoin de ça ! Je réalise que je ne suis plus vraiment la… Les parents d’Ariane nous rejoignent… Je suis tellement reconnaissante… Et heureuse de pas être seule et de me sentir si bien entourée…
Je ne m’arrêterais plus sur le dernier kilomètre c’est décidé !
Ariane réussi à passer la première « barrière » des « interdit aux sans-dossard » mais pas pour longtemps… J’essaye de lui dire « Merci » avec les yeux mais je pense qu’elle n’a rien vu… Oui j’ai mes lunettes !

Derniers 500m ! Et la « Allez Anne-Laure ! Move Your Peach ! » ! Je sourie tellement fort ! Et j’arrive même à sortir « Yeah ! je l’ai amené jusque la le peach ! » ! Et le peach s’envole !
Dernière ligne droite et les larmes arrivent ! Je l’ai fait punaise ! JE L’AI FAIT !

Je me fiche du chrono ! Je veux juste marcher vite vers la médaille !  C’est beau ! Je pleure ! Je ne sais pas pourquoi… Mais je pleure. Et la je suis fière et je kiffe ! Je parle avec des abonnées et je kiffe encore plus !

On me demande mon temps… Et si j’oserai le communiquer ?!? Bah oui ! J’ai couru 42,195 km ! En 5h03 ! Je suis MARATHONIENNE ! Oui j’ai marché. Oui j’ai pas fait le temps que j’attendais. Mais j’ai fait un marathon les gars !
Puis la je retrouve tous les gens qui m’ont accompagné lors de cette course… Merci à toute la « Famille Ariane » ! Je ne saurais pas comment vous remercier… Merci encore. 

On se perd un peu, on papote. Retour à l’appart, douche, on débriefe avec Laurence et l’excitation est toujours la… On mange un bout… Une petite sieste… Une marche direction la tour Eiffel… La journée est finie et je crois que je ne réalise pas trop. Je lis alors les 101 textos qui m’attendaient, reçus pendant la course, sans compter les centaines de commentaires, les centaines de messages privés… Wahou !

Le lendemain… Je ne réalisais toujours pas en fait. Je pensais à ce que j’aurais du faire pour que ça se passe mieux : Moins me couvrir, prendre de l’eau sur moi, mieux tester mon ravitaillement…
Puis finalement je tourne ça dans un autre sens… Qu’est-ce que je ferai différemment pour mon prochain marathon ! Et oui ! Car une chose est sûre. Ce fut mon premier mais pas mon dernier marathon !

Avec le recule je suis toujours fière de moi, fière de ce marathon que j’ai partagé, fière de « ma vie » aujourd’hui, de ma relation au sport… ça on va vite en reparler !
Merci encore à toutes les personnes qui m’ont accompagné dans cette aventure ! Merci Arianne et toutes la famille, Les bananes de Guadeloupe et Martinique, mes amis, ma famille, mes proches, les connaissances, vous, tout le monde ! Merci aussi aux spectateurs… Une ambiance de folie et un soutien de rêve tout le long de la course… C’était magique !

Mais après ce long blabla, je vous laisse revivre tout ça en images et vidéo.